Sport de haut niveau : objectif JO pour Victor Lovera

Sportif de haut niveau en ski de fond, Victor Lovera est étudiant en 2e année à Grenoble INP – Ensimag, UGA. Il a récemment intégré le groupe A de l’équipe de France en vue d’une possible qualification pour les Jeux Olympiques d’hiver de Milan 2026.

Portrait d’un jeune Chartroussin combatif qui a grandi les skis aux pieds, sans ménager sa passion pour les maths et l’informatique.

Un double parcours depuis le lycée

Initié à la compétition en ski de fond dès l’âge de 6 ans, Victor effectue ses années de lycée en sport étude à Villard de Lans, même s’il « n’aimait pas trop la compétition au début ». C’est donc naturellement qu’il a effectué sa licence de mathématiques et d’informatique à l’Université Grenoble Alpes avec le statut de sportif de haut niveau (SHN) et rejoint le dispositif Inter’Val dédié aux étudiant·es sportifs et sportives de haut niveau qui pratiquent un sport d'hiver et participent aux compétitions internationales.

Passionné de mathématiques et d’informatique, il a ensuite souhaité intégrer Grenoble INP - Ensimag, UGA, particulièrement intéressé par la filière ingénierie pour la finance, qu’il a pu rejoindre directement en 2e année en tant qu’admis sur titre.

L’école, un bel équilibre pour moi  

« J’étais content d’intégrer cette école et d’aller au bout de ce projet ambitieux ! Je suis passionné par mes études et cela m’aide à garder la motivation : lorsque l’on est souvent absent à cause des compétitions, cela me permet de garder le cap ! » 

Grâce aux aménagements disponibles avec le statut SHN, il a étalé sa 2e année d’école sur deux ans et continue ainsi à se consacrer à son sport au plus haut niveau. « Les enseignant·es sont très compréhensif et compréhensives avec les élèves qui ont un projet sportif en parallèle de leurs études. La direction des études et la scolarité sont particulièrement bienveillantes avec nous. »

Pour lui, ce double défi ambitieux tant au niveau sportif qu’au niveau des études, est porteur : « Parfois, nous avons des bas dans nos carrières de sportifs et l’école, à côté, a toujours été un bel équilibre pour moi : cela m’aide à penser à autre chose et à me projeter dans l’avenir. La réorientation après une carrière de sportif de haut niveau est toujours compliquée, et grâce à Grenoble INP - UGA et mon futur diplôme, je n’ai pas ce souci. »

Sans ces aides essentielles, j’aurais dû choisir entre le sport et les études 

L’étalement du cursus est essentiel dans ce type de parcours, notamment pour les athlètes pratiquant les sports d’hiver qui sont absent·es durant une longue période. Pour pallier ces absences, le dispositif est également enrichi par la mise en place de preneurs et preneuses de notes rémunéré·es par l‘école et la possibilité de réaliser des examens en décalés, en présentiel ou parfois dans des centres nationaux.  « Sans ces trois grandes aides essentielles, j’aurais dû choisir entre le sport et les études bien avant d’en arriver à ce niveau dans ces deux domaines ! »

Se relever seul

Si la première année d’école s’est très bien passée, la saison de ski n’a pas été évidente : « J’étais en équipe de France junior, je suis passé en sénior et, juste après, me suis blessé au dos. J’ai donc connu des hauts et des bas et n’ai pas fait une « grande » saison ». » 

Sorti de l’équipe de France Victor, continue sa préparation de son côté en intégrant la team Vercors avec des objectifs en coupe de France et pourquoi pas participer aux coupes d’Europe ? 

Et cela a payé ! Après une victoire lors la première coupe de France, il intègre le circuit coupe d’Europe et grimpe « directement sur le podium », ce qui lui ouvre les portes de la coupe du monde. Il est rare qu’un skieur qui n’est pas membre de l’équipe de France arrive à performer de la sorte, le système de sélection étant très exigeant.

Top 10 en coupe du monde : en route vers les JO

Dès son entrée en coupe du monde, il finit 7e, ce qui lui ouvre de belles opportunités. « Du coup, c’était un peu plus difficile à gérer scolairement car je n’ai quasiment pas été en cours de l’hiver !  Heureusement, les enseignant·es ont toujours été ouvert·es et ont facilité les choses, sans cela, je n’aurais pas pu poursuivre mes études. Aujourd’hui, le sport est mon objectif principal et dans mon groupe, je suis le seul athlète à faire des études. » 

Il continue donc le circuit coupe du monde et entre dans le top 10. « Cette saison était une très belle expérience, c’était la meilleure saison de ma carrière ! » À l’issue de cette saison , fort de ses succès en individuel, il intègre à nouveau l’équipe de France dans le groupe A en vue, notamment, d’une préparation aux Jeux Olympiques 2026.

Un athlète soutenu par la Fondation Grenoble INP 

En plus de son statut de SHN Victor bénéficie d’une bourse de la Fondation Grenoble INP qui l’aide notamment à financer certains stages de préparation : déplacements, logement, etc.

En effet, l’hiver, saison des compétitions, les athlètes peuvent enchainer jusqu’à trois courses par week-end ; le début de semaine étant dédié à l’entrainement et à la récupération, et dès le mercredi commencent à nouveau les déplacements, parcours de reconnaissance, etc.

Objectif JO : il est important de croire en son projet

Dès la fin de ce mois de mai 2025, le groupe A de l’équipe de France a débuté l’entrainement avec un stage de préparation olympique interdisciplinaire pour tous et toutes les athlètes des sports d’hiver, « un moment de préparation mais aussi de partage et de cohésion ».

Après ces Jeux de 2026, Victor espère poursuivre sa carrière jusqu’à ceux de 2030. Un objectif de médaille ? « Pourquoi pas, en individuel ou en relais ». Il reste tout de même à attendre la sélection définitive qui est toujours un peu tardive car elle dépend des courses du mois de décembre et sera arrêtée en janvier 2026, à peine un mois avant l’ouverture des Jeux.

Confiant grâce à sa dernière saison, Victor s’attache à garder cet état d’esprit jusqu’à la sélection définitive : « lorsque l’on fait sept mois de préparation, il est important de croire en son projet, de rester serein et construire petit à petit, on ne peut pas savoir à l’avance si l’on sera sélectionné. On a une belle équipe, donc j’ai hâte. » 

Crédits Photos : Nils Louna et Ben Becker + Julbo EyeWear



Palmarès :

  • Vainqueur de la Transjurassienne 2025 et de la Foulée Blanche 2024
  • 2 Top 8 en coupe du monde
  • Podium en coupe d'Europe
  • Victoire en coupe de France
  • 21e aux championnats du monde sur le 50km.