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Récupyl part à la conquête de l'ouest

Récupyl, la start-up spécialisée dans le recyclage et la valorisation des piles et batteries, s’apprête à faire son entrée sur le marché américain. Sa première filiale aux Etats-Unis devrait ouvrir au deuxième trimestre 2010.
Rencontre avec Farouk Tedjar, fondateur de Récupyl.
Récupyl va ouvrir sa première Joint venture aux Etats-Unis, pouvez-vous nous en dire plus ? Farouk Tedjar : Tout à fait. Nous avons signé le 22 décembre la création d'une filiale dans le Michigan aux Etats-Unis, en partenariat avec une entreprise locale. La joint venture devrait être opérationnelle courant avril 2010, et proposera deux lignes de recyclage des piles alkalines et des batteries lithium-ion.Le choix du Michigan n'est pas le fruit du hasard : c'est l'état américain dont la politique de collecte des déchets est la plus comparable à celle en place en Europe. C'est aussi l'état qui compte le plus grand nombre de véhicules électriques, et représente donc un marché important pour la récupération des batteries usagées.Parallèlement à l'ouverture de cette 7ème joint venture à l'étranger, nous renforçons notre ancrage isérois : le siège social reste implanté à proximité de Grenoble, et nous allons recruter une quinzaine de cadres et techniciens dans l'année qui vient pour ce site. Y aura-t-il d'autres joint ventures aux Etats-Unis ? F. T. : Oui, bien sûr, nous avons un vaste programme de couverture de ce pays. D'autant qu'avec le nouveau gouvernement, on assiste à une véritable prise de conscience en faveur de la protection de l'environnement, et notamment à une volonté de développer le parc de véhicules électriques.Or, le succès des véhicules électriques passera par deux points fondamentaux : d'une part la disponibilité des ressources naturelles nécessaires à l'élaboration des batteries, des métaux pour être plus précis, et d'autre part la capacité de recyclage des batteries usagées.Notre procédé de recyclage, nous permet de faire d'une pierre deux coups. Non seulement il permet de traiter les déchets en fin de vie, mais il réhabilite des matières premières susceptibles de se substituer aux minerais naturels. D'où la notion de « minerais urbains », qui est un concept commercial déposé par Récupyl. Cerise sur le gâteau, il opère sans émission de dioxyde de carbone, ce qui est évidemment un atout considérable. Comment expliquez vous le succès fulgurant de Récupyl ? F. T. : La préservation de l'environnement et plus spécifiquement la collecte et le recyclage de nos déchets sont devenus des enjeux mondiaux. Les gouvernements et les industriels sont de plus en plus soucieux de la protection de l'environnement et mettent donc en place de nouvelles réglementations et autres codes de bonne conduite. De plus, la croissance économique mondiale rend certaines ressources naturelles plus rares mais aussi plus chères, offrant ainsi au secteur du recyclage un important challenge à relever. Spécialisée dans le développement et la mise en œuvre industrielle de technologies de recyclage et de valorisation, Récupyl se positionne donc sur un marché en pleine expansion. Basées sur l'hydrométallurgie, les technologies dont elle dispose permettent en effet de transformer les déchets en matériaux hautement valorisables, grâce à des procédés faiblement consommateur d'énergies et sans impact environnemental sur l'air. Elle s'appuie également sur un business model innovant et des équipes performantes.