Ingénieur diplômé de l’INSA Lyon, passé par l’Amérique du Nord, Philippe Wieczorek a évolué dans des environnements très variés, des petites entreprises aux grands groupes comme Capgemini ou HP à Grenoble. En rejoignant Minalogic en 2012, il accompagne de près la création de MIAI, bien avant son lancement officiel. Sa nomination s’inscrit dans la continuité du travail engagé par Éric Gaussier, avec une volonté affirmée de renforcer la dynamique industrielle autour de l’IA.
Avec la naissance du Cluster MIAI, financé par France 2030 via l’ANR et porté par l’UGA, l’institut gagne une nouvelle dimension. Doté de 70 millions d’euros, il s’étend désormais à l’Université Savoie Mont-Blanc et à l’Université Clermont Auvergne, renforçant l’ancrage régional et ouvrant la voie à de nouvelles collaborations, y compris transfrontalières.
Recherche, formation et innovation : une stratégie renforcée
Les trois piliers de MIAI restent inchangés, mais leur ambition s’intensifie. Sur le volet recherche, l’institut prévoit de financer 60 à 65 nouvelles chaires, qui viendront s’ajouter aux 78 déjà soutenues depuis 2019, et devraient générer une centaine d’emplois scientifiques dans les prochaines années*. Les axes stratégiques évoluent sans rupture : IA de confiance, IA soutenable et frugale, et domaines applicatifs forts comme l’énergie, l’industrie et la santé.
La formation constitue pour Philippe Wieczorek un enjeu majeur. Il souhaite que tous les étudiants, quelle que soit leur discipline, acquièrent une culture minimale sur l’intelligence artificielle afin de comprendre ses usages et ses implications. MIAI soutient des cursus traditionnels, des bourses internationales, des contenus pour la formation des enseignants, et propose également des parcours certifiants. Le cours en ligne Fidle rassemble chaque année près de 4 000 participants, complété par des formats innovants comme des podcasts ou le spectacle interactif Le procès de l’IA.
Mieux accompagner les entreprises et structurer l’écosystème
Pour renforcer son lien avec les industriels, MIAI s’apprête à créer une équipe d’ingénieurs d’application dédiée à l’analyse des besoins, à l’élaboration de prototypes ou à l’orientation vers les experts les plus pertinents. Cette approche neutre doit aider les entreprises à dépasser une vision limitée à l’IA générative et à identifier les solutions réellement adaptées à leurs problématiques.
L’institut souhaite également amplifier ses actions de médiation et de mise en visibilité. Après le succès de la Semaine du juridique et de l’IA, Philippe Wieczorek envisage de décliner ce format dans d’autres domaines pour renforcer le rayonnement de Grenoble. L’essor de l’IA pour la science constitue une autre priorité, particulièrement dans un territoire habitué à traiter des volumes massifs de données.
Face à une compétition mondiale accélérée, Philippe Wieczorek le rappelle : la France doit pérenniser ses efforts pour rester dans la course. Et son message aux entreprises est sans ambiguïté : se former à l’IA est devenu indispensable, et MIAI se tient prêt à les accompagner dans cette transition.
* Le chiffre de 78 intègre les chaires financées par le 3IA (42) et la première vague de chaires du cluster MIAI (31 chaires + 5 chaires jeunes chercheurs). Au total sur 10 ans, MIAI va financer entre 100 à 110 chaires de recherche.
