ExoSPY : détecter et traiter plus tôt le cancer du pancréas

Le projet ExoSPY, porté par dix étudiant·es de Grenoble INP – Phelma, UGA, de l’UFR de pharmacie de l’UGA et du BUT Métiers du multimédia et de l’internet, a remporté la 2ème place du concours mondial iGEM fin octobre 2025. ExoSPY est un système de diagnostic et de traitement du cancer du pancréas.

Créé en 2003 par le MIT, le concours iGEM (International Genetically Engineered Machine) est la plus grande compétition étudiante de biologie de synthèse au monde. Cette année, 446 équipes venues de 40 pays ont présenté leurs projets du 28 au 31 octobre à un jury international et 4500 participants. Le projet grenoblois ExoSPY a remporté la deuxième place de ce concours.

Composée de dix étudiants et étudiantes issus de l’UFR de pharmacie de l’UGA, de Grenoble INP - Phelma, UGA, et du BUT Métiers du multimédia et de l’internet de Chambéry, l'équipe s’est penchée sur  l’un des cancers les plus meurtriers et silencieux : le cancer du pancréas. Son projet, baptisé ExoSPY, vise à détecter la maladie à un stade précoce grâce à des exosomes, de petites vésicules sécrétées par les cellules et modifiées pour jouer le rôle « d’espions ». Ces exosomes portent à leur surface une protéine capable de se fixer à la claudin-4, présente à la surface des tissus cancéreux et accessible en raison de leur porosité élevée.

Les chercheurs en herbe les ont également chargés de particules de gadolinium, agent de contraste utilisé en imagerie médicale. Une fois fixés aux cellules anormales, les exosomes libèrent ce marqueur, rendant les lésions précancéreuses détectables à l’IRM.

Vers une radiothérapie plus ciblée

Le projet intègre aussi une dimension thérapeutique : les exosomes sont par ailleurs remplis de nanoparticules d’or. Lors d’une radiothérapie, ces particules chauffent sous l’effet des rayons X, ce qui permet de renforcer l’efficacité du traitement tout en diminuant les doses de rayonnement. « Notre objectif est double : diagnostiquer le cancer du pancréas le plus tôt possible et proposer une thérapie ciblée qui améliore le pronostic des patients », explique Héloïse Ployon, étudiante ingénieure en troisième année à Grenoble INP - Phelma, UGA.

Une expérience formatrice et collective

Pour aboutir à ce résultat, les étudiants ont mené un vaste travail bibliographique, conçu des modèles informatiques et réalisé de nombreuses expérimentations en laboratoire sur des lignées cellulaires. Les premiers tests d’irradiation sont actuellement en cours à l’Institut des neurosciences de Grenoble.

Au-delà de l’aspect scientifique, iGEM impose aussi un important travail de communication : création d’un site internet, production de vidéos, interventions dans les lycées et participation à la Fête de la science. « Ce projet nous confronte à de vraies problématiques de recherche et nous apprend à gérer un projet de A à Z », souligne l’étudiante.

Soutenus par Grenoble INP, la Fondation Grenoble INP, l’UFR de pharmacie et plusieurs partenaires académiques et industriels, les étudiants espèrent décrocher une médaille lors de la finale. Leur projet, en open science, pourra être repris par d’autres chercheurs pour être poussé vers des applications cliniques. Une contribution précieuse face à un cancer dont l’incidence, en forte hausse, en fera bientôt l’un des plus meurtriers au monde.



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