Des barquettes en carton intelligentes

Allonger la durée de vie des fruits tout en réduisant l’usage du plastique, c’est l’objectif d’une thèse menée au LGP2*. Grâce à l’ajout d’huiles essentielles dans des emballages cellulosiques, Rene Romero Lezama développe des barquettes actives, à la fois écologiques, et efficaces.

La scène est familière : des fraises achetées un jour, trop mûres ou abîmées le lendemain. Face à ce problème bien connu de conservation des fruits rouges, Rene Romero Lezama, doctorant au LGP2 dans le cadre de la chaire Cellulose Valley de la Fondation Grenoble INP, propose une solution innovante. Inspiré par les propriétés des matériaux cellulosiques, il conçoit un emballage actif en carton ondulé intégrant des huiles essentielles, capables d’interagir avec le fruit pour le protéger.

Ces huiles, comme le carvacrol – une molécule retrouvée dans l’huile d’origan– sont intégrées à l’intérieur de la structure cannelée du carton. Leur diffusion, contrôlée par des papiers barrières ou perméables, permet de ralentir l’oxydation, préserver la couleur et la texture des fraises, et surtout d’éviter la prolifération des champignons. Les tests réalisés en collaboration avec le centre de recherche agricole EMBRAPA au Brésil montrent que cette stratégie permet de prolonger la durée de conservation des fraises de six à quinze jours, sans contact direct avec les fruits ni altération de leurs propriétés organoleptiques.

 
Prolonger la fraîcheur naturellement

Trois configurations de barquettes ont été testées, jouant sur la nature perméable ou barrière des papiers externes du carton ondulé. Les résultats les plus prometteurs ont été obtenus avec une combination des papiers non barrière et barrière, maintenant une concentration stable des molécules actives tout en minimisant les pertes d’huile essentielle dans une barquette. Au-delà des performances techniques, cette recherche ouvre la voie à des emballages durables, sans plastique, recyclables et adaptés à la chaîne logistique des fruits fragiles.
Fabriqués pour l’instant au laboratoire, ces prototypes pourraient bientôt être déployés à l’échelle industrielle. Une perspective que le jeune chercheur espère concrétiser en poursuivant son parcours en R&D dans l’industrie, au service d’une alimentation plus durable.


*CNRS / UGA / Grenoble INP - UGA / Agefpi
 

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