Tuil’Up, la toiture écolo

A la mi-mars 2021, une tuile nouvelle génération a fait son apparition dans les rayons de certains magasins de bricolage : Tuil’Up. Mise au point par la start-up Celloz avec le support scientifique du LGP2*, elle propose une alternative respectueuse de l’environnement aux produits plastiques, métalliques ou bitumineux disponibles sur le marché.
Après avoir passé 20 ans dans l’industrie des éléments de toiture à base de produits pétrosourcés, François Ruffenach, dirigeant de Celloz, a voulu agir en faveur de l’environnement. Décidé à proposer une solution alternative à base de cellulose, il se rapproche de chercheurs du LGP2 en 2016 lors d’un congrès, pour l’aider à mettre au point son projet. « L’idée de base était de proposer des éléments de toiture en cellulose moulée, fabriqués à partir de fibres 100% recyclées, explique l’entrepreneur. Celles-ci sont mises en suspension, puis mises en forme par thermopressage lors d’une étape qui élimine l’eau, un peu à l’image d’une boîte d’œufs. »

Problème : la cellulose ne résiste pas à l’eau. Il fallait donc au minimum rendre les éléments hydrophobes par divers traitements pour en faire des tuiles efficaces. C’est là qu’est intervenue Céline Martin, maître de conférences à Grenoble INP – Pagora et chercheuse au LGP2. « Nous avons développé un procédé consistant à imprégner la composition fibreuse de départ par des résines biosourcées et à recouvrir la surface du produit fini d’une fine couche de peinture, explique-t-elle. Au final, on obtient un matériau constitué à 92% de matière renouvelable. » La suite est une histoire d’amélioration continue du produit, à la faveur de financements divers (ILab en 2018, levée de fonds en 2020, aides de la Région Aquitaine, de la BPI…) et d’une phase de maturation à la SATT Linksium.

Trois ans après sa création, la start-up vient de mettre les premières Tuil’Up en rayons dans certains magasins de bricolage. « Pour le moment, nous nous adressons au marché des toitures secondaires, tels que les abris de jardin, explique François Ruffenach. Cela représente tout de même 7 millions de mètres carrés de toiture installés par an rien qu’en France ! »

En effet, les éléments de toitures de bâtiments annexes ne sont pas soumis aux mêmes exigences en termes de résistance au feu et autres certifications que les éléments de toiture destinés aux bâtiments d’habitation. En parallèle, la start-up poursuit d’ailleurs son travail de R&D en partenariat avec le LGP2 pour augmenter la durée de vie de ses produits et leur résistance au feu en particulier. « Quand les objectifs de performances seront atteints, normalement d’ici mi-2022, nous pourrons espérer la certification de notre seconde génération de produits et nous attaquer au marché de la toiture pour le résidentiel et le tertiaire. »
 
*CNRS, Grenoble INP -UGA