Robotique : mutualiser pour plus d’efficacité

Dans le cadre des derniers appels à projets du Plan d’Investissement d’Avenir, un budget de 12 millions d’euros a été alloué à la communauté robotique française pour l’achat d’équipements ciblés. Piloté par Nicolas Marchand, chercheur CNRS au GIPSA-lab* et enseignant à Grenoble INP – UGA, le projet TIRREX a officiellement été lancé en décembre 2021, pour 8 ans. Il vient d’être labellisé Infrastructure Nationale de Recherche par le ministère de l’Enseignement supérieur, de l’Innovation et de la Recherche.
L’union fait la force. C’est tout particulièrement vrai pour les sciences pluridisciplinaires telles que la robotique, science complexe par excellence qui nécessite de mutualiser les connaissances et les équipements. Dans ce contexte, le projet TIRREX (Technological Infrastructure for Robotics Research of Excellence) entend financer le développement de nouvelles plateformes mutualisées et facilement accessibles.

Coordonné par le GIPSA-lab, ce projet regroupe 18 partenaires nationaux qui se répartiront le développement de briques technologiques de base et de plateformes qui seront ensuite mises à disposition de l’ensemble de la communauté.

Les plateformes nationales sont structurées autour de 6 axes :
 
  • L’axe robotique XXL est un domaine de recherche relativement nouveau qui se focalise sur les robots de très grandes dimensions en particulier pour l’impression 3D de bâtiments. Il s’agit notamment d’explorer les problématiques de fléchissement des bras.
  • L’axe robotique humanoïde et interaction, qui étudie les problématiques de la locomotion d’un robot humanoïde et son interaction avec l’humain. Pour la première fois, toute la communauté partagera un robot unique concentrant l’ensemble des développements réalisés aux quatre coins de la France.
  • Un axe de robotique aérienne, dont l’une des deux plateformes se situe à Grenoble et propose un terrain d’expérimentation extérieur, alliant navigation en forêt et en milieu naturel. Le GIPSA-lab travaille également sur le pilotage de flottes de drones, qui imposent le respect de normes strictes et des pilotes agréés en nombre suffisant. Les drones en outre deviendront génériques, ce qui va encore simplifier les procédures de demande d’autorisations administratives.
  • La robotique mobile terrestre : elle se focalise sur le développement de véhicules et de véhicules agricoles autonomes.
  • La robotique médicale, dans laquelle le laboratoire grenoblois TIMC** joue un rôle important. L’équipement vise à fournir des données réalistes pour une conception et un contrôle adaptatifs en particulier en présence de tissus mous.
  • L’axe micro-nano robotique, qui vise à développer des méthodes automatisées pour la manipulation et la caractérisation d’objets de moins de 10 microns, notamment des cellules biologiques. L’une des applications potentielles de cette thématique concerne la thérapie cellulaire.

L’ensemble de ces thématiques sera en outre irrigué par un axe prototypage et conception centré sur l’utilisation de moyens avancés de réalisation mécanique, un axe concernant la manipulation qui est un problème général de la robotique, ainsi qu’un axe open infrastructure. Ce dernier propose la mutualisation des modalités d’accès aux plateformes et le partage des données déléguées à GRICAD***. Enfin, le développement de jumeaux numériques des différentes plateformes permettra une mise au point virtuelle des phases d’expérimentation.

*CNRS, Grenoble INP – UGA, UGA
**CNRS, Grenoble INP – UGA, UGA, VetAgro Sup
***Grenoble Alpes Recherche Infrastructure de Calcul Intensif et de Données