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Pourquoi former des ingénieurs dans le nucléaire ?

Point de vue d'Yves Bréchet, Haut commissaire à l'énergie atomique

Intoxiqués par les media qui ne parlent que des pays qui sortent du nucléaire sans parler de tous ceux qui lancent des programmes d'envergure, qui agitent le spectre des déchets et qui scénarisent les accidents sans jamais évoquer la mortalité réelle, on en finirait par oublier que l'industrie électronucléaire est un fleuron de l'industrie française, avec devant elle des marchés immenses à conquérir. Un ingénieur doit  interroger les faits et non pratiquer l'exégèse des gloses.

La nécessité de dé-carboner  l'économie  ne fait plus aucun doute. L'économie industrielle a besoin d'une production d'énergie massive, stable et associée à des réseaux de distributions performants. Tant que les limitations du stockage de l'énergie entravent le développement  massif des énergies renouvelables, le nucléaire reste au niveau mondial une option attractive. En France plus spécifiquement, le nucléaire fournit plus de 70% de notre électricité à un tarif près de moitié inférieur à celui de nos voisins. Dans ce contexte, si on peut discuter des proportions visées et du calendrier des évolutions, on ne peut pas raisonnablement imaginer se passer en France de l'énergie nucléaire.

Il y a donc un fort besoin en France et dans le Monde d'ingénieurs dans le nucléaire pour assurer le fonctionnement et le remplacement d'un parc vieillissant, pour déployer à l'international  notre technologie, et pour mettre au point la génération suivante de centrales. Louis Néel, toujours visionnaire, avait créé la section de génie atomique de Grenoble INP. Les divers métiers du nucléaire sont aujourd'hui enseignés à Phelma, à Ense3, et tout comme cette industrie est un atout de la France dans la compétition mondiale, ces formations offertes à Grenoble INP aux étudiants sont une réponse à la clarté des faits et non  au tumulte  des discours.



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