Eric Gaudin, nouveau directeur du CREMHyG

Eric Gaudin est à la tête du CREMHyG, plateforme technologique de Grenoble INP – UGA, depuis janvier 2023. Il succède à Claude Rebattet parti à la retraite quelques mois plus tôt.

Après une formation en physique théorique à Paris VI (aujourd’hui Sorbonne Université) et une thèse de doctorat sur la turbulence, Eric Gaudin arrive à Grenoble où il se lance dans un post doctorat au LEGI* sur la modélisation expérimentale des instabilités observées dans les réservoirs de fusées. Il entre ensuite chez l’industriel Alstom Hydro en 2001 comme ingénieur d’essais. « J’ai été embauché pour travailler sur un équipement semblable à la plateforme TM1 du CREMHyG, indique-t-il. Il s’agissait d’une plateforme d’essais qui permet de valider expérimentalement plutôt que par le calcul, les rendements que l’on peut espérer obtenir à l’échelle industrielle sur d’un modèle réduit de turbine de quelques centaines de kWh». Après 10 ans à ce poste puis 5 ans dans la conception de turbines, il est mis à disposition de 2016 à 2018 au CREMHyG pour y moderniser la plateforme jumelle de celle de l’industriel, chez qui il retourne une fois la tâche accomplie en 2019.

Eric Gaudin Boucler la boucle

En janvier 2023, il remplace Claude Rebattet, parti à la retraite, à la direction du CREMHyG. « C’était l’occasion pour moi de revenir à l’université, d’y retrouver des fonctions de recherche et d’enseignement que j’avais découvertes pendant mes études. De boucler la boucle en quelque sorte… ». Le CREMHyG, qui a pour mission d'apporter une contribution scientifique et technique au développement des turbomachines, compte cinq plateformes techniques. La plateforme TM1 est la seule installation universitaire en France dimensionnée pour réaliser des essais sur des modèles réduits de machines hydrauliques en respectant les normes internationales. « Des partenaires publics ou privés y mènent des essais pour caractériser les performances énergétiques des turbines en toute indépendance, mais aussi pour visualiser la cavitation et mesurer le comportement dynamique des machines par exemple. »

Les démonstrateurs TM2 (turbine PELTON à 2 jets) et TM4 (FRANCIS horizontale) permettent aux utilisateurs et utilisatrices de se former et d’aborder de manière concrète de nombreux aspects d’une machine tournante hydraulique. Enfin, la plateforme TM3 est un jeu de batteries interopéré par le G2ELab**, et l’installation TM5 accueille un doctorant du LEGI, qui travaille sur l’influence du taux de vide dans les écoulements de bulles en régime turbulent.

Des projets en pagaille

Outre l’aide à l’exploitation de ces équipements par les différents utilisateurs et utilisatrices, Eric Gaudin contribue aux projets de recherche menés par les laboratoires, comme par exemple les calculs en cavitation avec le LEGI, ou encore l’étude des conséquences de la flexibilité exigée par le réseau sur les machines avec le G2ELab.

A titre plus personnel, il s’est lancé dans un projet de développement de capteurs embarqués dans la turbine. « L’un des plus gros défis dans le domaine de l’hydraulique est en effet de disposer de mesures embarquées, pour mesurer les contraintes mécaniques qui s’exercent dans une roue, et au final surveiller l’état de santé des machines et faciliter leur maintenance préventive », indique Eric Gaudin.

Avec G-SCOP***, il compte étudier la possibilité d’intégrer des capteurs de pression et de contraintes au sein de la structure même des aubes, dès leur fabrication. Il se penche également sur les problèmes de transmission des informations issues des capteurs en milieu aquatique. « Ces problématiques de surveillance des structures deviennent d’autant plus cruciales que l’introduction des énergies renouvelables intermittentes dans les réseaux les met à rude épreuve. » Enfin, il a récemment obtenu un financement pour acquérir un émulateur de réseau, qui permettra de simuler n’importe quelle configuration de réseau, afin d’évaluer les conséquences des différents types d’intermittence sur une turbine. Ce ne sont pas les idées de projets qui manquent !

*CNRS, UGA, Grenoble INP – UGA, Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
**UGA, CNRS, Grenoble INP – UGA
***CNRS, Grenoble INP – UGA, UGA