Une passerelle innovante entre recherche et industrie

Depuis 2015, la SATT Linksium créée de la valeur économique à partir de travaux de recherche publique. Depuis six mois, François Hédé a pris la tête de cette structure déjà à l’origine de 70 start-ups.
Depuis le 1er septembre 2021, François Hédé a pris la suite de Gilles Talbotier à la tête de Linksium, la Société d’Accélération du Transfert de Technologies (SATT) de Grenoble Alpes. Cet ingénieur Polytech Lille a commencé sa carrière dans l’industrie du semi-conducteur, avant de co-fonder deux entreprises revendues avec succès, d’abord dans le domaine de la microélectronique pure, puis dans celui de l’IoT. C’est durant cette période que nait le protocole de communication radio bas débit et longue portée LoRa pour l’IoT, qui remporte le premier prix national de l’Innovation Oséo en 2010.

Fort de ces expériences, François Hédé a ensuite eu envie de transmettre aux chercheurs et chercheuses sa passion de la création de valeur et de la création d’entreprise, et intègre Linksium. « Dans cette équipe, j’ai la volonté de contribuer à convertir les résultats issus de la recherche publique en valeur économique et en applications concrètes pour répondre aux besoins des entreprises et des citoyens » indique-t-il.

Créée dans le cadre du Plan d’investissements d’Avenir en 2015, la SATT Linksium est, avec les 12 autres SATT de France, l’un des dispositifs pensés pour structurer la France de 2030. Depuis sa création, elle a investi environ 50 millions d’euros pour valoriser les travaux de 58 unités de recherche faisant partie des 110 laboratoires de Grenoble et sa région. Pour cela, elle s’appuie sur deux métiers : favoriser le transfert de technologies et accompagner la création de start-up. Une partie du travail de la SATT consiste, en partenariat et en proximité avec les établissements de recherche (Grenoble INP, UGA, CNRS, CEA, USMB, INRIA), à détecter les projets à potentiel industriel. « Une fois qu’il a été repéré et qu’il a passé l’étape du comité d’investissement, un projet devient un ‘projet de transfert’, explique François Hédé. Avec le soutien financier de la SATT, le laboratoire le porte alors à un TRL* suffisamment élevé pour soit créer une start-up, soit envisager son transfert à un industriel sous forme de propriété intellectuelle. »

A ce jour, sur les 211 projets passés par le comité d’investissement depuis la création de la SATT, 80% ont donné lieu à une création de startup, le reste ayant fait l’objet de licences. Il est important de noter l’implication des établissements à chaque étape des projets ; il s’agit d’un point essentiel de la réussite. La valorisation est portée par tous les acteurs de l’écosystème. Le rôle de Linksium est de dé-risquer les phases amont d’un projet pour lui donner toutes les chances de réussir. On y injecte de la valeur économique en proposant des études de marché, un accompagnement, un suivi, une aide à la recherche de partenaires, au montage financier, parfois même des financements ! Il ne faut pas se mettre de barrières ni avoir d’a priori : des idées très simples peuvent donner lieu à de grosses valorisations. Il faut juste avoir une bonne techno, faire preuve d’audace et d’enthousiasme ! » A bon entendeur…

*Technical readiness level ou niveau de maturité de l’innovation
 

QUELQUES CHIFFRES

 
  • 211 projets de transfert
  • 33% de projets en medtech santé
  • 20% de projets en énergie environnement
  • 28% de projets en numériques logiciel électronique
  • 14% de projets en chimie et matériaux
  • 10% de projets en sciences humaines et sociales
  • 70 start-up créées (dont BeFC, Vulkam, Rosi Solar, Entroview, Spooqs…)
  • 58 laboratoires impliqués
  • 554 porteurs de projets
  • 49 millions d’euros investis
  • 362 brevets actifs