Trafic urbain

Comment mieux gérer le trafic urbain ?

Alors que les données de circulation disponibles ne cessent de se multiplier, les outils actuels ne permettent pas de les exploiter pleinement pour la gestion du trafic. Cela devrait bientôt être possible, grâce à la théorie des réseaux sans échelle.
La régulation du trafic routier en temps réel est un vrai casse-tête, même pour les automaticiens les plus avertis. « Les systèmes à grande échelle, tel que le trafic dans les agglomérations urbaines, sont devenus beaucoup plus complexes que les outils d’analyse disponibles pour les gérer, indique Carlos Canudas de Wit, spécialiste de l’automatique depuis plus de 30 ans et responsable de l’équipe-projet NeCS commune CNRS GIPSA-Lab, laboratoire partenaire de Grenoble INP, et Inria. De ce fait, les systèmes de circulation intelligents ne permettent toujours pas d’utiliser les feux de circulation de façon optimale. »
Afin de contourner cette difficulté, le chercheur propose de revoir le processus de modélisation, en s’appuyant sur la théorie des réseaux sans échelle. Pour cela, il prévoit de définir des méthodes de commande qui puissent s’adapter à n’importe quelle échelle de système, tout en exploitant pleinement les flux de données issus des différents capteurs environnants (boucles magnétiques au sol, données GPS des voitures,…). Et ce, bien sûr, sans compromettre la sécurité et la fiabilité du système.
Pour cela, les modèles mathématiques utilisés sont simplifiés en réduisant le nombre de variables, que l’on agrège entre elles pour en faire une moyenne. « On lâche en quelque sorte la finesse du contrôle au profit d’un système à la granularité plus importante, mais plus facile à manipuler,  explique l’automaticien. Ainsi, l’optimisation du trafic ne se fera plus feu par feu (qui reste cependant géré par un contrôleur local classique), mais par un contrôle périphérique en maîtrisant les flux entrant et sortant de chaque secteur. Dans le cadre de l’ERC Advanced Grant Scale-FreeBack qu’il vient de se voir attribuer, Carlos Canudas-de-Wit testera les théories développées grâce à des simulations réalistes et des essais sur le terrain, qui seront effectués en partenariat avec les opérateurs de trafic de Grenoble.