Grenoble INP Rubrique Recherche 2022

Une industrialisation encore timide

Pour l’heure, la concrétisation industrielle du développement des nanocelluloses se heurte à quelques verrous technologiques que les chercheurs grenoblois œuvrent à faire sauter.

Produites en phase aqueuse, ces nanoparticules se présentent sous la forme de gel constitué d’eau à 98%, ce qui en interdit l’usage dans certaines matrices. "On a bien réussi à les diluer dans des solvants, mais toujours en milieu liquide, explique Alain Dufresne. Les nanocristaux peuvent aussi être dispersés dans un milieu organique adéquat vis-à-vis de la matrice. Ceci est réalisé en revêtant leur surface avec un surfactant ou en modifiant chimiquement leur surface".
Depuis quelques années, les scientifiques du LGP2 cherchent également à mettre en forme les nanocelluloses par extrusion. Un extrudeur, financé entre autres par le labex Tec 21 et Grenoble INP, vient d’ailleurs d’être acquis par le LGP2. Il servira aussi à la formation des futurs ingénieurs de Pagora.
Enfin, d’autres projets concernent la production des nanoparticules, qui ont pour l’heure du mal à sortir des laboratoires en raison de difficultés d’approvisionnement. "En effet, les industriels qui savent produire ces particules en quantité se gardent de les commercialiser avant de mieux évaluer leur potentiel applicatif", justifie Alain Dufresne. Naceur Belgacem, directeur de Grenoble INP - Pagora et chercheur au LGP2, a par exemple engagé une collaboration avec le Centre Technique du Bioéthanol au Brésil, pour valoriser en ce sens les déchets issus de la canne à sucre.



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