HydrOpen

Un projet de turbine hydraulique « solidaire »

Pour électrifier les zones rurales dans les pays émergents, des élèves-ingénieurs de Grenoble INP – Ense³ ont mis au point une micro-turbine hydraulique à monter soi-même, avec des matériaux de récupération. Un projet écologique et solidaire.
Favoriser l’accès à l’électricité pour tous, c’est la vocation de l’association Hydr’Open, créée par des étudiants de l’école d’ingénieurs Grenoble INP - Ense³. Partant du constat que certaines zones non électrifiées des pays émergents ont accès à un potentiel hydraulique non exploité, les élèves ingénieurs ont imaginé une micro-turbine hydraulique simple et robuste en technologie libre (turbine Banki). Avec des matériaux simples et de récupération (bois et PVC), ils ont réalisé un premier prototype fonctionnel de 120 Watt qui a été installé sur site réel dans un moulin à Hières-sur-Amby en décembre 2015.

Une seule turbine pour alimenter un village
Soutenus par la chaire Hydro’Like de la Fondation Partenariale Grenoble INP et par le programme « We share the power » de General Electric, les ingénieurs en herbe ont depuis réalisé un prototype de 1kWatt, qu’ils devaient tester au Cameroun. C’était sans compter la menace terroriste, qui a retardé le projet. Le prototype sera donc installé prochainement sur un site laboratoire à 40 km de Grenoble en attendant un climat plus propice. « Ce modèle de turbine est adapté à des petits sites avec des chutes d’eau allant de 2 à 15 mètres et des débits de quelques centaines de litres par seconde. Elle développera ainsi des puissances modestes comprises entre 1 à 5 kW, et pouvant allant jusqu’à environ 20 kW, précisent les jeunes scientifiques. Pour donner une idée, cela est suffisant pour couvrir les besoins en électricité d’un village constitué d’une dizaine de foyers, d’une école et de la maison du chef. »
Dans la phase de déploiement à l’international de ce projet solidaire, ils devront, outre la validation de la turbine, finaliser le manuel de construction de la turbine et préparer les formations à la maintenance. Car rappelons-le, l’esprit de ce projet est de diffuser le savoir, non pas de rendre les populations dépendantes d’un savoir-faire étranger. « On ne cherche pas l’efficacité à tout prix, rappellent les jeunes. Notre ambition est de proposer quelque chose plutôt que rien, accessible avec trois fois rien de matériel, ne nécessitant que peu d’outils et pas de connaissance. » Pari réussi !