Grenoble INP Rubrique Recherche 2022

Le risque littoral au coeur des recherches du LEGI

De la Normandie au Pays basque en passant par la Bretagne et l’Aquitaine, près d’un quart du littoral français est concerné par le recul des plages sableuses, qui perdent près d’un mètre par an en moyenne. Certaines plages de Méditerranée sont également concernées par ce phénomène naturel dont l’origine a plusieurs explications : la montée du niveau des océans, le changement du régime de tempêtes, la disparition de végétaux stabilisant dunes ou arrières plages, ou encore la diminution des apports terrigènes en sable à la suite de la construction de nombreux barrages dans les bassins-versants des fleuves. Cette érosion doit être prise en compte pour l’aménagement   des zones côtières où la population augmente à un rythme plus rapide que dans d’autres parties du territoire.   

Littoral breton

Prédire le recul du trait de côte
Au LEGI, une équipe élabore des modèles numériques visant à simuler le recul du trait de côte. « Notre mission est de prédire le recul du trait de côte et sa dynamique, en fonction du climat, essentiellement de la houle liée aux tempêtes », explique Eric Barthélémy, professeur à Grenoble INP – Ense3 et chercheur au LEGI. Pour cela, les scientifiques s’appuient sur le canal à houle du laboratoire en confrontant les résultats expérimentaux aux modèles numériques. « La canal à houle est un canal en verre de 36 mètres de long, de 1,3 mètre de profondeur et de 55 centimètres de largeur. Il est équipé à l’une de ses extrémités d’un batteur piston, déplacé par un vérin hydraulique permettant d’engendrer des ondes solitaires, des vagues régulières ou aléatoires en fréquence et en amplitude, et de reproduire ainsi le mouvement de la houle. » Les essais réalisés sur cet instrument permettent de mieux comprendre la dynamique des sédiments : comment le sable est-il mobilisé, transporté ? etc.
De la même façon, on peut étudier le processus de transport de sédiments dans les rivières et les fleuves. « Julien Chauchat, du laboratoire, développe un modèle dit « diphasique », en opposition avec l’approche classique, qui consiste à traiter séparément la phase solide en mouvement (sédiments) et le fluide porteur, indique Eric Barthélémy.  Mais cela reste lourd à mettre en place pour prédire les évolutions à l’échelle d’une rivière».
Par ailleurs, des chercheurs du LEGI sont associés au projet WATU financé par l’ERC* dont le porteur est Nicolas Mordant,  de l’Université Joseph Fourier et membre du LEGI. Ce projet se focalisera sur l’étude des propriétés statistiques de la turbulence d’onde dont les applications touchent aussi à la compréhension des propriétés des climats de houles dans l’océan. A suivre…  

* European Research Council

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