Grenoble INP Rubrique Recherche 2022

La roche, gardienne des déchets radioactifs

Stocker les déchets radioactifs (produits essentiellement par les industries électronucléaires françaises) dans les couches géologiques profondes, tel est le projet de l’Andra auquel le laboratoire 3SR participe dans le cadre d’une collaboration de près de 20 ans. Les argilites du "Callovo-Oxfordien" ont été retenues pour stocker les déchets à haute activité et de moyenne activité à vie longue, en regard de leur capacité de confinement et de rétention des radionucléides. Pour l’heure, les recherches se poursuivent en partie dans le Laboratoire Souterrain de Meuse/Haute-Marne exploité par l’Andra, constitué d’un réseau de galeries à 500 mètres sous terre. Les "colis" contenant les déchets radioactifs de haute activité seront déposés dans des alvéoles cylindriques forées horizontalement à partir de galeries d’accès et tubées avec un chemisage en acier (pour faciliter la mise en place et le retrait des colis). "Notre travail consiste à évaluer le comportement hydromécanique de la roche au niveau des excavations à court et long terme, de façon à pouvoir garantir un confinement des matières radioactives", explique Jacques Desrues, directeur de recherche CNRS au 3SR. Pour cela, les chercheurs utilisent des modèles numériques complexes issus de la méthode des éléments finis. "Notre objectif est de fournir à l’Andra un outil fiable, robuste et relativement simple à utiliser". Environ cent cinquante années seront nécessaires pour construire et remplir le stockage, qui sera surveillé et devra être réversible pendant au moins un siècle.

*Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs


 

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