Grenoble INP Rubrique Recherche 2022

L'eau, facteur du risque le plus important



 En France comme dans le reste du monde, le risque d’inondation reste de loin le risque naturel le plus courant. Selon le Ministère de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, un tiers des communes est concerné à des degrés divers, dont 300 grandes agglomérations. Pour mieux anticiper ces événements, Anne-Catherine Favre, professeur à Grenoble INP – Ense3 et chercheuse au LTHE, travaille à l’amélioration des modèles de prévisions hydrologiques (prévisions des apports en eau), et à la calibration des prévisions météorologiques et hydrologiques d’ensemble. "Plusieurs chercheurs au LTHE utilisent par exemple la méthode des analogues, qui se base sur le principe que deux situations atmosphériques similaires donnent lieu à des situations météorologiques locales similaires".
 
Inondation

La statisticienne s’occupe également de prédiction, c’est-à-dire d’estimer la probabilité d’apparition d’un événement en utilisant les simulations issues des modèles climatiques. Le but principal est de dimensionner les ouvrages de génie civil de façon à ce qu’ils soient capables de résister aux évènements extrêmes (avec un temps de retour élevé, c’est-à-dire une probabilité d’apparition faible). "Auparavant, on faisait du dimensionnement dans un contexte stationnaire, explique la chercheuse. Mais aujourd’hui, on doit tenir compte du changement climatique, qui fait qu’il y aura probablement de plus en plus fréquemment des événements dits extrêmes". Malheureusement, pour ces événements extrêmes, les modèles présentent une très large marge d’incertitude. "Afin d’y remédier, des chercheurs décomposent les sources d’incertitude, pour essayer de la réduire là où elle est la plus importante".
Déposé en 2013, le projet soutien à l’excellence et à l’innovation (SEI) de Grenoble INP MEPIERA (Méthodologies innovantes pour l’ingénierie de l’eau et des risques associés) piloté par Anne-Catherine Favre, a permis d’initier des collaborations interdisciplinaires entre différents laboratoires qui déboucheront peut-être sur des appels d’offre types Agence nationale de la recherche (ANR) ou projet européen, susceptibles de donner au site grenoblois le rayonnement qu’il mérite dans ce domaine.
 

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