Témoignage de James Crowley sur son expérience en valorisation

« Il ne faut pas se lancer dans l’aventure d’une start-up si on n’est pas prêt à perdre. Il faut tenir dans le temps, avoir la foi et les reins solides : créer une start-up, c’est comme les montagnes russes, avec des hauts et des bas ! Ce n’est pas parce qu’il y a un bas que cela ne va pas remonter ! »
Nous avons interviewé James Crowley, Professeur à Grenoble INP - Ensimag et Chercheur au LIG, expert en vision par ordinateur, apprentissage automatique et intelligence artificielle. En 15 ans, James a été à l’origine de quatre projets de start-up dont une en cours de création.

James commence par sa philosophie de travail : « Pour une recherche d’impact, je préfère travailler avec les start-up et la création d’entreprises. En effet, les grands groupes sont réticents à investir dans les technologies de rupture car ils ont investi dans leur propre technologie et les innovations de rupture peuvent diminuer la valeur de leur investissement. »

James met en avant le cercle vertueux de la valorisation. Il parle également du lien indissociable entre Recherche, Innovation et Formation. En effet, la création d’entreprise « donne lieu à des problèmes de recherche inattendus que l’on peut ensuite attaquer en recherche pure, permettant la mise au point de nouvelles idées et de nouvelles publications que l’on n’aurait pas faites si l’on n’avait pas rencontré ce problème dans la vraie vie ! ». Pour valoriser, il faut savoir saisir les opportunités : « pressentir que la technologie peut avoir un gros impact mais cela ne vient pas tout seul ; il faut transformer une nouvelle compréhension en technologie que change le monde ».
L’opportunité peut être aussi « plus terre à terre » : « vous avez constitué une équipe d’ingénieurs pour un projet européen ; ils sont tous disponibles et on ne souhaite pas que cela disparaisse ; valoriser est une façon de conserver l'équipe et de continuer le développement au-delà du projet de recherche permis par les financements publics. »
Et parfois, « il y a l’esprit d’aventure, l’esprit de pouvoir jouer pour gagner avec toujours la possibilité de perdre. »
Le témoignage de James est riche. Il raconte ses quatre expériences de création d’entreprises et partage les difficultés qu’il a rencontrées ainsi que les enseignements qu’il en a tirés.

 

Trois de ses quatre projets sont issus de résultats obtenus dans le cadre de projets européens. A chaque fois, il a bénéficié de l’accompagnement de financement de la recherche publique, de l’accompagnement des structures de valorisation (Grenoble INP, IESA, SATT, etc.), des pépinières d’entreprises (Tarmac) et des financements de BPI : « Il faut se rapprocher des services valorisation, des SATT, des pépinières car ils ont beaucoup de choses à offrir, beaucoup d’opportunités à présenter ». « Nous avons une très grande chance en France d’être aidés par les services publics pour la création d’entreprise. Il y a très peu de pays, y compris les US, qui offrent autant de services pour aider les créations. ».

 
 

Article rédigé par Isabelle Chéry et Gaëlle Calvary