Grenoble a désormais son Centre Spatial Universitaire

4, 3, 2, 1, feu ! Le Centre Spatial Universitaire de Grenoble (CSUG) a officiellement vu le jour ce vendredi 11 septembre 2015 dans les locaux de l’OSUG, en présence de nombreuses personnalités parmi lesquelles Geneviève Fioraso, députée de l’Isère et ancienne Ministre, puis Secrétaire d’Etat en charge de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche ; Patrick Lévy, président de l’Université Joseph Fourier, le Président de La Metro Christophe Ferrari et bien sûr Brigitte Plateau, Administrateur Général de Grenoble INP.
Dans un premier temps, les VIP ont été invitées à une présentation de Planeterrella, un simulateur d’aurores boréales. Initiée par l’Institut de Planétologie et d’Astrophysique de Grenoble (IPAG), cette splendide expérience est développée également dans plusieurs autres villes et plusieurs pays.
Les personnalités se sont ensuite succédé au micro pour l’inauguration officielle du centre. Rappelons que le CSUG a pour vocation de faire collaborer étudiants, industriels et scientifiques sur des projets de développement de nanosatellites, ou cubesat. Comme l’a souligné Brigitte Plateau, cette initiative est l’occasion de faire valoir les atouts de Grenoble dans le domaine spatial, qui ne sont pas encore reconnus à leur juste valeur.  « En termes de recherche d’abord. Au-delà de l’OSUG, dont l’univers est le principal objet de recherche, il y a des laboratoires comme l’IPAG impliqué dans les projets ROSETTA et AIDA, ou le LPSC qui participe au programme PLANCK. Il y a aussi les laboratoires de recherche qui développent des expertises indispensables à la conception des nanosatellites : Gipsa-Lab Verimag et Tima et leur expertise numérique pour les systèmes de contrôle, de commande et de communication ; les laboratoires IMEP LAHC et LTM pour leur expertise en microélectronique et enfin le laboratoire SIMAP ou l’Institut Néel pour la physique des matériaux. J’en passe. » Pour Patrick Lévy, ce genre de projet fédérateur est particulièrement important pour nos établissements, car « il n’y a pas d’autre solution pour se maintenir au top dans les classements internationaux que de progresser de façon sensible. Cela ne peut se faire que par la mise en commun de la recherche, et la pluridisciplinarité. A la veille de la fusion des universités grenobloises, qui sera annoncée par décret officiel dans les jours à venir, cette inauguration porte notre candidature à l’Idex, pour lequel nous avons été présélectionné. »

Concrètement, le CSUG fera travailler des étudiants issus de différentes formations (master, ingénieurs) sur des projets de développement de nanosatellites lors de stages. Les étudiants seront soutenus par les laboratoires du site et certains industriels. Grenoble INP est impliqué au plus haut niveau dans ce projet de CSUG, avec plusieurs formations et laboratoires d’ores et déjà partenaires : Grenoble INP – Phelma, Grenoble INP – Ensimag, Verimag, TIMA, LPSC, GIPSA-Lab, IMEP-LAHC… « Une aubaine pour nos futurs ingénieurs ! se félicite Pierre Bénech, directeur de Grenoble INP – Phelma, qui proposera des projets à ses étudiants sous différentes formes et à différents niveaux. Le domaine spatial est en effet un secteur extrêmement exigent. Au-delà de l’intérêt du spatial lui-même, faire l’expérience de ce secteur permettra donc aux futurs ingénieurs d’acquérir des qualités qui leur seront fort utiles dans leur vie professionnelle quelle qu’elle soit : rigueur bien sûr, mais aussi la capacité à gérer des projets complexes, etc. »

Enfin, côté industriel, le CSUG permettra à des technologies de passer plus rapidement les phases de développement particulièrement exigeantes dans le spatial. « Quand on envoie des technologies dans l’espace sur des gros projets comme Rosetta, on n’a pas le droit à l’erreur », a insisté Mathieu Barthélémy, porteur du projet. Aussi, toutes les technologies sont-elles testées de longues années durant avant de pouvoir être intégrées à des missions. « Notre idée est de réduire ces délais en donnant aux industriels l’occasion de tester leurs technologies en conditions réelles à des coûts abordables. Les nanosatellites, qui sont de petits satellites standardisés pesant entre 1 et 50 kilos, sont idéaux pour cela car ils sont relativement peu coûteux et rapides à développer. »

Rendez-vous en 2020 pour le lancement des premiers nano-satellites !