ERC - Etienne Perret

Etienne Perret, lauréat de l’appel à projet ERC Consolidator Grant 2017

L’ERC (European Research Council) vient d’annoncer les résultats de l’appel à projets « consolidator grants » 2017, qui récompense 329 chercheurs à travers l’Europe. Parmi eux, Etienne Perret, membre de l’Institut Universitaire de France enseignant à Grenoble INP - Esisar et chercheur au LCIS (Laboratoire de Conception et d’Intégration de Systèmes, EA 3747 Grenoble INP, UGA), a retenu l’attention du jury avec sa technologie d’étiquettes d’identification par radiofréquences sans puce, permettant de réaliser des fonctionnalités impossibles à obtenir avec un simple code à barres.

Les bourses "Consolidator Grant"


Les "ERC Consolidator grants" contribuent à financer des projets européens de recherche exploratoire portés par des chercheurs ayant obtenu leur doctorat depuis 7 à 12 ans. Ces bourses visent à soutenir des projets  de recherche dont l’excellence scientifique et le caractère innovant sont susceptibles de déboucher sur des applications ayant un impact sociétal majeur et concret.
Parmi les 38 lauréats hébergés dans des institutions françaises, 21 ont présenté un projet en physique et ingénierie, 13 en sciences de la vie et 4 en SHS.


Une distinction de plus pour Etienne Perret


Parmi les lauréats, Etienne Perret est un habitué des prix et des distinctions. Après le prix MIT Technology Review Innovateurs (2013), le prix des Techniques Innovantes pour l'Environnement (2013), une nomination à l’IUF (2015) et le prix Léon Brillouin SEE/IEEE (2016), il vient de se voir attribuer la prestigieuse distinction de l’ERC.

A l’origine de ce succès, une méthode de caractérisation basée sur le principe de réflectométrie et l’utilisation d’éléments résonnants qu’il a mise au point au LCIS. Cette dernière a donné naissance à des étiquettes d’identification sans puce, imprimables, recyclables et peu coûteuses. Contrairement aux codes à barres, elles sont lisibles à travers des objets opaques ou à distance. De même, il est possible (et c’est l’objet du projet ERC), d’implémenter de nouvelles fonctionnalités incompatibles avec la technologie codes à barres. Enfin, comme elles ne comportent pas de puce ni d’antenne, elles sont beaucoup moins coûteuses que les étiquettes RFID.

La seule différence des étiquettes d’identification par radiofréquences (connues sous le nom de chipless RFID) avec les codes à barres, réside dans leur forme ainsi que dans l'utilisation d'encre conductrice déposée lors de l'impression. Chaque étiquette, créée séparément ou imprimée directement sur le produit à identifier, possède une signature électromagnétique qui contient les informations spécifiques au produit. « L’encre conductrice interagit avec l’onde qui est envoyée sur l’étiquette, précise Etienne Perret. L’information contenue dans la signature spécifique de l’onde réfléchie est récupérée par un lecteur. »

En plus d’être peu coûteuses et flexibles en terme de lecture, ces étiquettes sont réinscriptibles, ce qui leur permet de se différencier très nettement des codes à barres d’un point de vue applicatif. « Cette nouvelle fonctionnalité apportée à des étiquettes papier imprimées avec des techniques classiques est sans doute l’application la plus attendue. Cela permettra, on l’espère, de modifier durablement le quotidien de chacun. »

Ces étiquettes peuvent également servir de capteur, en particulier d’humidité ou de température. « Dans ce dernier cas, il suffit de rajouter à l’encre un matériau sensible à la chaleur, ce qui va modifier l’onde rediffusée en temps réel et par là même la signature électromagnétique de l’étiquette récupérée par le lecteur. » Dans le projet, Etienne Perret et son équipe vont également utiliser cette technologie d’étiquette pour faire de la reconnaissance de geste ou d’action. Ainsi, ces tags papier jetables pourront servir d’interface entre un utilisateur et une machine, à l’image d’une télécommande ou d’un joystick. « A la différence ici qu’elles ne comporteront aucune puce électronique et seront réalisées par impression comme un code à barres. Imprimées sur un packaging, elles lui apporteront de nouvelles fonctionnalités qui n’existent pas à l’heure actuelle, notamment grâce à leur simplicité de mise en œuvre. »