Résidence Geneviève Jourdain : l’hommage à une scientifique de Grenoble INP

La nouvelle résidence universitaire du CROUS Grenoble Alpes, située sur la presqu’île (secteur de l’EcoCité de Cambridge, en face de GreEn-ER) se nomme résidence Geneviève Jourdain, en mémoire de cette scientifique, enseignante chercheuse à Grenoble INP. Retour sur la carrière de cette femme de « talent et de conviction » décédée prématurément à l’âge de 61 ans et hommages de ses collègues.

Geneviève Jourdain une carrière exemplaire

Enseignante chercheuse de renom à Grenoble INP, Geneviève Jourdain y a également été formée. Ingénieure diplômée de l’ENSERG (aujourd’hui Phelma) en 1966, elle obtient sa thèse de docteur ingénieur en 1970 et son doctorat d’Etat en 1976, avec un travail qui fera référence sur « la caractérisation des ondes propagées dans un milieu fluctuant ». Elle gravit ensuite les échelons de l’enseignement supérieur pour aboutir au plus haut grade, celui de professeur des universités de classe exceptionnelle.


« Chercheur de renom, elle a bâti une œuvre considérable et diverse.
Enseignante de talent et de conviction, elle a formé plusieurs générations d’ingénieurs et de doctorants.
Femme de communication et d’action, elle a marqué de son empreinte la communauté de recherche en lui apportant sa connaissance du terrain et sa vision prospective de l’évolution de la recherche et de l’enseignement. »
[Extrait de la revue du Colloque GRETSI – 11-14 septembre 2007 à Troyes]
 

Une pionnière du traitement du signal

Chercheuse, elle a participé à la construction en France d’une nouvelle discipline, le traitement du signal, et a contribué au développement de nouvelles technologies notamment dans le domaine de l’acoustique sous-marine et télécommunications.
Directrice du Centre d’études des phénomènes aléatoire de Grenoble (CEPHAG), laboratoire pionnier dans le domaine du signal, elle a participé largement à son ouverture vers l’image lors de la création du Laboratoire des Images et des Signaux (LIS).
Douée d’une grande conviction, elle a très largement participé à l’animation de la recherche et de l’enseignement dans les plus hautes instances de l’enseignement supérieur et du CNRS. Sa curiosité et son enthousiasme lui ont permis de visiter de nombreux laboratoires, rencontré de nombreux chercheurs, ce qu'elle appréciait beaucoup. Elle dirigeait le master recherche Signal Image Parole Télécommunications (SIPT) de l’Ecole Doctorale EEATS.

Le grade de chevalier dans l’ordre national du Mérite était venu récompenser ses activités scientifiques.
 

Témoignages et hommages de ses collègues

Quelques collègues ayant travaillé avec Geneviève Jourdain témoignent pour participer à l’hommage que la communauté grenobloise rend à cette femme de talent et de convictions.

« Geneviève a montré à des générations qu'une femme peut s'impliquer avec succès et compter dans une communauté scientifique, y compris dans le domaine des technologies de l'information et de la communication. Je me souviens de Geneviève engagée. Elle ne lâchait pas le morceau parce qu'elle donnait du sens à toutes ces actions et pour tous ceux qui croisaient sa route. Les étudiants ont eu la chance d'avoir une enseignante de cette force. Les enseignants chercheurs ont eu de la chance d'avoir une collègue de cette trempe. Ce bâtiment dédié à la vie étudiante a de la chance de porter son nom. » Mireille Jacomino, Vice-présidente du  CEVU de Grenoble INP.

« Femme de savoir et de caractère, Geneviève Jourdain fait partie du cercle des précurseurs qui ont accompagné la naissance d’une discipline nouvelle : le traitement du signal et des images.

Forte dans ses convictions, constante dans ses engagements, Geneviève Jourdain a dirigé à l’INPG, d’une main ferme et maternelle, le laboratoire CEPHAG et plusieurs filières d’enseignement. Elle a orienté et servi la communauté française de traitement du signal et des images et elle a œuvré dans les plus hautes instances de la direction de la recherche civile et militaire et de l’enseignement supérieur.

Dans toutes ces actions, Geneviève Jourdain a montré l’exemple, par sa rigueur scientifique, son courage, sa ténacité et son humanisme fondé sur une très haute intégrité morale.

Membre éminent de l’École Française de traitement du signal et des images, Geneviève Jourdain l’a faite rayonner :
  • par ses enseignements dispensés à l’INPG et dans de nombreuses conférences nationales et internationales ;
  • par son activité de recherche ;
  • dans des publications qui ont élaboré des théories et des modèles ;
  • au laboratoire, où elle a impulsé le développement de nouveaux moyens de mesure et de traitement ;
  • en mer, où elle a conduit des expérimentations qui ont fait progresser l’acoustique sous-marine et la connaissance du milieu marin ;
  • au cœur des technologies nouvelles des télécommunications sous-marines et aériennes, où elle a impulsé l’essor des nouveaux moyens de communication.

Geneviève Jourdain, icône de la féminité accomplie, nous a montré la voie de la connaissance et de l’action. »
Jean-Louis Lacoume, professeur émérite Grenoble INP.

« Non seulement théoricienne, Geneviève Jourdain avait des compétences pratiques très appréciées par ses collègues qu’elle savait encourager et reconnaître, lors d’expérimentations in-situ.
Sa rigueur, associée à son humanisme, en faisait un chef d’équipe unanimement reconnu, tant au sein du laboratoire que lors de réunions nationales et internationales. »
  Bernard Faure ingénieur de recherche au CNRS membre du CEPHAG.