Rencontre avec Cléa Martinez, élève à Grenoble INP et championne du monde de ski de vitesse

Le 25 mars 2017, Cléa Martinez, élève sportive de haut niveau à Grenoble INP - Ensimag, a remporté le titre de championne du monde de ski de vitesse. Elle est soutenue dans son double parcours d'élève-ingénieure et de sportive de haut niveau par la Fondation Grenoble INP.
A son retour des épreuves de speed master à Vars, où elle avait réalisé son record personnel (196,185 km/h) il y a un an, nous avons pu interroger Cléa sur son ressenti après cette victoire à la sortie de sa journée de travail à la SCNF Paris, où elle effectue son stage de fin d’études.

Portrait d’une jeune femme au parcours universitaire et sportif sans faute.

Bonjour Cléa et félicitations !!  Peux-tu nous parler de ces championnats du monde ?

Les épreuves avaient lieu en Suède dans la station d’Idre Fjäll. J’ai remporté le titre de championne du monde en catégorie Speed Down Hill. La compétition se déroulait sur 2 jours :  2 runs de qualification le 1er jour, et les runs de demi-finale et finale le 2ème jour. Le classement final se joue sur le dernier run, j’avais donc la pression jusqu’au bout !

Je suis très contente, c’était ma première année en tant que senior, alors la victoire me semblait difficilement  accessible. L’année dernière, j’avais fini en tête du classement général de la coupe du monde junior sur cette même piste. Je crois qu’elle me porte chance : je reviendrai ! (rires)


Tu es en 3ème année à l’Ensimag et fais ton Projet de Fin d’Eudes en ce moment, comment arrives-tu à jongler avec autant d’enjeux si importants ?

Je suis en PFE à la SNCF à Paris. J’ai de la chance car ils sont vraiment très compréhensifs. Ils m’ont laissée partir en déplacement et me laissent partir encore demain pour 4 jours de compétition, en Andorre cette fois-ci.

Aujourd’hui tu es championne du monde avec un statut de sportive de haut niveau depuis 3 ans  à l’Ensimag. Tu as repris la compétition en commençant ton cycle ingénieur ?

J’ai  commencé le ski alpin très tôt et ai découvert le ski de vitesse à l’âge de 7 ans environ. J’ai participé à mes premiers championnats de France jeune à 8 ans. Entrée sur le circuit coupe du monde à l’âge de 15 ans, j’ai intégré l’équipe de France la saison suivante. Quand je suis entrée en CPGE « classique », j’ai en effet arrêté la compétition, même si je continuais à pratiquer le ski. Les études ont toujours été ma priorité ; je sais que le ski s’arrêtera un jour.

Quand j’ai intégré l’Ensimag, j’ai obtenu le statut de sportive de haut niveau et ainsi j'ai pu reprendre la compétition. C’est ce dispositif qui m’a permis d’arriver jusque-là : si j’avais dû choisir, j’aurais privilégié les études sans hésitation.


Pourquoi l’Ensimag ?

J’adore les maths : c’est la raison première, et puis c’est une école parfaite pour skier. Elle réunissait tout ce que j’aimais, je n’ai donc pas hésité !


Tu es soutenue par la Fondation Grenoble INP, peux-tu nous en dire plus ?

La Fondation me soutient depuis l’année dernière. C’est notamment grâce à leur soutien financier que j’ai pu, l’année dernière, financer mon déplacement en Suède où j’ai fini en tête du classement général.

Ce soutien me permet aussi de gagner en visibilité, car mon sport n’est pas très médiatisé. Il y a aussi l’aspect humain qui est très important : ils m’encouragent ! Nous sommes plusieurs sportifs à être soutenus de la sorte, nous nous serrons les coudes et échangeons sur nos parcours.


Tu as d’autres sponsors ?

Oui N’PY, une chaîne de stations de ski dans les Pyrénées, ainsi que l’Office Départemental des Sports des Hautes Pyrénées qui me soutient depuis longtemps. Je les remercie chaleureusement. Ils ont toujours cru en moi !

Dans quelques mois tu seras à la fois ingénieure diplômée de Grenoble INP - Ensimag et championne du monde en titre en Speed Down Hill. Comment vois-tu la suite ?

Je pense commencer ma carrière sur le même type de poste que celui que j’occupe actuellement, en recherche opérationnelle, car cela me plait. Souvent ce sont des postes que l’on retrouve dans les entreprises de conseil ou de transport.

En ce qui concerne les objectifs sportifs, mon gros challenge est de passer en catégorie S1 qui est la catégorie reine du ski de vitesse, avec des équipements profilés, et surtout des vitesses beaucoup plus élevées à la clé !


Un message à passer à ceux qui rêverait d’une telle double réussite ?

Tout est possible. Il existe des dispositifs pour nous aider : il faut absolument les utiliser et ne pas hésiter à communiquer avec nos professeurs qui sont souvent très compréhensifs. Cependant,  cela demande beaucoup de motivation et d’organisation car les aménagements proposés ne peuvent pas toujours répondre à tous nos besoins.  Il faut s’adapter et se donner à fond pour mettre toutes les chances de son côté, que ce soit dans le sport ou les études !

Je veux remercier la Fondation Grenoble INP, mon école aussi, bien sûr, ainsi que le Conseil Départemental des Hautes Pyrénées qui me suit depuis longtemps. Ma famille aussi pour son soutien autant financier que moral : en effet, je ne suis pas toujours facile pendant les compétitions !



Félicitations pour ce superbe parcours !



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