Ils ont tenté l’entreprenariat social

L’entreprenariat social attire de plus en plus les étudiants. Nelly, Pacco, Rémi et Guillaume, quatre étudiants en 3ème année de Grenoble INP - Ense³, ont vécu cette expérience individuelle pendant 6 mois au Cambodge et nous livrent leur témoignage.

Les quatre élèves-ingénieurs à Grenoble INP - Ense³ ont intégré le programme ACT conçu et proposé par la Fondation partenariale Grenoble INP et Sevea, qui permet aux futurs ingénieurs, par leur investissement, de soutenir  l’activité d’entreprises sociales sur une durée de 6 mois, en césure ou en projet de fin d’études.
Lors de ce programme, l’étudiant joue le rôle d’un consultant chargé d’une mission opérationnelle, tout en apportant des idées nouvelles concernant l’organisation de l’entreprise. Il est suivi et coaché hebdomadairement par un consultant du cabinet de conseil Sevea Financièrement, l’étudiant est soutenu par la Fondation partenariale Grenoble INP pour ses frais sur place par l’attribution d’une bourse internationale.
 

Vous êtes bientôt diplômés, sur quels types de projets vous êtes-vous impliqués ?

Nelly : J’ai travaillé pour Coco Khmer, qui produit de l’huile de coco que l’entreprise revend à l’état brut ou transforme en produit cosmétique. Elle est située dans un quartier qui a beaucoup souffert de l’urbanisme galopant et la population locale est pauvre.
Mes missions étaient d’aider la structuration de l’entreprise à tous les niveaux et de favoriser l’exportation des produits. Dans ces petites structures, nous sommes amenés à faire beaucoup de choses de natures différentes ! Je me suis aussi bien occupée du suivi de production, de la logistique et de développement de produit que d’une partie de management et de formation bureautique.

Pacco : Pour NRG Solutions qui propose des solutions de production d’énergie solaire adaptées aux habitants. J’ai intégré une équipe de 3 pour faire de la gestion de projets. J’ai également pu aller sur le terrain en participant à l’installation des nouvelles unités et à la maintenance de celles déjà en place. Comme pour Nelly, il régnait un « esprit start-up » dans le sens où on est amené à faire beaucoup de tâches très différentes.

Qu’est-ce qui vous a poussé à tenter cette expérience au cours de votre formation d’ingénieur ?

  Rémi : Évidement, le voyage et la découverte sont un attrait majeur. J’avais envie d’un dépaysement culturel et géographique et je n’ai pas été déçu. J’ai aussi découvert un nouvel écosystème. Et puis j’avais, et j’ai toujours envie, de me lancer dans l’entreprenariat.

La dimension sociale de l’entreprise est aussi un facteur déterminant. La vision des entrepreneurs sur place est claire : on peut faire du business avec empathie. J’avais envie de voir ça par moi-même !

Guillaume : Moi c’était l’envie de m’investir. J’ai fait partie d’un beau projet associatif au Sénégal avec Solida’rire mais j’avais envie d’aller plus loin. On passe beaucoup d’énergie dans les actions humanitaires et citoyennes mais le monde associatif connait des limites, dans le temps notamment. L’entreprenariat social permet de pérenniser ses réalisations, de donner des ressources et des emplois aux populations locales. Finalement, c’est ça qui importe : donner des perspectives d’avenir tout en limitant l’impact sur l’environnement. J’ai travaillé sur la production du biodiesel et sur l’instauration du recyclage des déchets comme le verre, qui n’existe pas là-bas. Beaucoup de choses restent à faire !
 

Quels enseignements gardez-vous de cette expérience ?

Pacco : Ces petites entreprises dans lesquelles nous avons travaillé au sein du programme ACT sont en plein développement et cherchent des compétences. Ces projets ont été un réel apport pour les entreprises, aussi bien dans la production, la conception, l’organisation, la vente… Ça nous a responsabilisés.
Pour moi cela a été un moyen d’affiner mon projet professionnel. Je me suis rendu compte que la partie technique est celle qui me plait le plus. Demain, les valeurs de l’entreprise que je vais intégrer seront un critère de choix important.

Nelly : J’ai vraiment apprécié la proximité avec les chefs d’entreprise, un Canadien et une Américaine. J’ai aimé leur vision, leur énergie. A Grenoble, je me posais des questions sur ma formation et les débouchés. Ce sont mes valeurs qui m’ont guidé dans mes choix, et je me suis rendue compte que les débouchés d'Ense³ étaient compatibles avec ces valeurs.

Guillaume : La variété des missions et des interlocuteurs est un vrai plus. J’étais parti pour des tâches autour de la production, avec un côté opérateur. J’étais chargé de la maintenance et de l’optimisation et puis j’ai aussi pu faire du développement commercial auprès des entreprises et des ONG, ce qui me fait une première expérience dans le B to B.

Rémi : Pour moi cela a aussi été un apprentissage technique et une progression dans de nombreux aspects. L’entreprise est une entité complexe ! Mais je garde avant tout le souvenir d’une belle expérience humaine, faite de rencontres sincères avec les populations locales.