Bientôt de nouvelles armes contre le paludisme et la toxoplasmose ?

Les parasites responsables du paludisme et de la toxoplasmose ont un point faible commun, qui ouvre la voie à de nouvelles approches thérapeutiques.
Responsables de centaines de millions de décès chaque année, les parasites à l’origine du paludisme et de la toxoplasmose ne sont encore aujourd’hui enrayés par aucun vaccin et leur capacité de mutation les rend résistants aux traitements existants. Très similaires à l’Homme d’un point de vue biologique, ces parasites ne peuvent en outre être combattus que difficilement par des traitements sans effets secondaires importants.

Depuis une quinzaine d’années, on sait cependant qu’ils partagent également des caractéristiques biologiques communes avec les plantes : les apicoplastes. Or, des chercheurs grenoblois viennent de montrer que ces organites cellulaires sont indispensables à la prolifération des parasites dans les cellules humaines. Ces travaux publiés cet été dans deux revues internationales* par Cyrille Botté, chercheur CNRS à l’Institute for Advanced Biosciences, ont été initiés sous l’égide d’Éric Maréchal au CEA et de Marie-France Cesbron-Delauw dans un laboratoire depuis devenu le TIMC, co-piloté par Grenoble INP. Ils ouvrent la voie à la mise au point de nouveaux traitements ciblant spécifiquement ces organites d’origine végétale, sans affecter l’homme.

*Characterization of the Plasmodium falciparum and P. berghei glycerol 3-phosphate acyltransferase involved in FASII fatty acid utilization in the malaria parasite apicoplast, Shears MJ, MacRae JI, Mollard V, Goodman CD, Sturm A, Orchard LM, Llinás M, McConville MJ, Botté CY*, McFadden GI*. Cell Microbiology, 20 juin 2016
Apicoplast-localized lysophosphatidic acid precursor assembly is required for bulk phospholipid synthesis in Toxoplasma gondii and relies on an algal/plant-like glycerol 3-phosphate acyltransferase, Amiar S, MacRae JI, Callahan DL, van Dooren GG, Shears MJ, Dubois D, Cesbron-Delauw MF, Maréchal E, McConville MJ, McFadden GI, Yamaryo-Botté Y*, Botté CY*. PLOS Pathogens, 4 août 2016